La fracture du col fémoral est une des chirurgies les plus fréquentes de la personne âgée. L’objectif de cette étude rétrospective est de décrire les différents paramètres collectés au cours de l’anesthésie générale, en comparant les patients restant hospitalisés moins de 10jours et les autres.

Un entrepôt des données relatives à chaque anesthésie pratiquée au CHU de Lille depuis 2010 a été développé [1 IRBM 2013 ;  34 : 376-378

Cliccare qui per andare alla sezione Riferimenti]. Il associe les données cliniques et paracliniques de chaque patient (Diane, Bow Médical, France), les gaz administrés et leur concentration, les médicaments et leur doses, les événements anesthésiques et chirurgicaux ainsi que l’ensemble des données paracliniques mesurées par les scopes multiparamétriques connectés à Diane. Les données relatives à l’hébergement du patient sont également collectées (Cora, McKesson, États-Unis). Les patients âgés de plus de 55ans opérés d’une fracture du col du fémur entre 2010 et 2013 sous anesthésie générale ont été sélectionnés. Deux sous-groupes ont été sélectionnés selon la durée du séjour≤10jours (groupe A) ou>10jours (groupe B). Les variables qualitatives ont été comparées avec le test du Chi² et les quantitatives avec le test t de Student (logiciel R). Un p<0,05 a été considéré significatif. Résultats présentés sous forme n (%) ou moyenne (écart-type).

Huit cent trente-deux (204 H/628 F) patients correspondaient aux critères retenus, dont 418 (50,2 %) dans le groupe A, où l’on observait 19,9 % d’hommes contre 29,2 % dans le groupe B (p<0,002). Vingt-cinq (3 %) patients sont décédés en post-opératoire. La durée moyenne de chirurgie [83(45,3)min] était similaire dans les deux groupes. La répartition des scores ASA est présentée dans le Tableau 1. Cinq cent soixante (67,3 %) patients ont présenté une hypotension (pression artérielle moyenne<60mmHg). Les patients du groupe A ont présenté une durée d’hypotension inférieure à ceux du groupe B : 13 (14,7) min vs 16,7 (21,4) min (p=0,02), sans différence entre les doses d’éphédrine administrées. L’incidence de tachycardie était similaire dans les deux groupes. Quarante quatre (5,3 %) patients ont présenté une entropie SE<30, en moyenne pendant 22,1(27,2) min dans le groupe A vs 45,8(39,6) min dans le groupe B (p<0,05).

La survenue d’hypotension peropératoire est fréquente (67,3 %) dans la chirurgie traumatique de hanche, alors que peu de patients ont présenté une entropie abaissée à moins de 30 (5,3 %). La durée passée dans ces deux états était significativement plus faible dans le groupe A par rapport au groupe B. L’analyse des doses d’hypnotiques administrées reste à compléter ; des doses abaissées associées à une hypotension et une entropie abaissées confirmeraient alors les résultats de Sessler et al. [2 Anesthesiology 2012 ;  116 : 1195-1203

Cliccare qui per andare alla sezione Riferimenti]. Une étude prospective évaluant l’impact de l’amélioration des pratiques anesthésiques permettrait de confirmer ces données.